Courant semaine du 08 juin, les riverains du quai Hippolyte Rossignol recevaient dans leur boîte aux lettres la note d’information suivante.
On se réjouissait par avance d’une mesure visant à « accompagner la reprise de l’activité commerciale ». L’équipe communication du maire sortant étant, en cette période électorale, sur tous les fronts, on pouvait lire dans la foulée dans notre journal local La République l’article :
« Melun. Un quai de Seine à sens unique pour l’extension des terrasses de restaurants »
On y apprend ainsi que « le service commerce de la Ville de Melun annonce la mise à sens unique provisoire du quai pour permettre aux restaurants d’étendre leurs terrasses » et puis que « C’est une manière d’aider les restaurateurs qui ont été durement touchés par la crise », explique le responsable du service commerce. « Dès que la configuration le permet, nous avons réfléchi à l’extension des terrasses. »
Pourquoi pas, nous savions que l’idée émergeait de faire des terrasses de restaurant le long des quais suivant des aménagements esthétiques, avec vue sur Seine, ce qui effectivement pourrait non seulement favoriser les restaurateurs mais également mettre en valeur le quai Hippolyte Rossignol, et par là-même tout simplement la ville de Melun. Voila un projet qui pouvait rassembler favorablement tout le monde.
Le 15/06, arrive l’heure de la réalisation…et comme souvent avec l’équipe municipale en place, ce qui devait en principe plaire à chacun, finit par déplaire à tout le monde.
En guise d’extension de terrasse, les restaurateurs se retrouvent avec la pose de blocs de béton.
On a hâte de voir M. le Maire et son cabinet qui s’entêtait devant les protestations , profiter de ces installations, les pieds sur le bitume, les coudes sur des tables bancales, et le nez dans les pots d’échappement.
Un des restaurants s’indignait de ces installations hideuses, sans compter la dangerosité du site pour sa clientèle.
Un autre restaurateur, lui, indique déjà qu’il ne se servira pas de ces aménagements , et préfère installer à sa charge une tente donnant directement sur les quais, ce qui effectivement est plus à même de valoriser le site et d’attirer la clientèle.
Pour un troisième restaurateur, on se demande bien pourquoi, les dispositions sont différentes : pas de terrasse séparée de blocs en béton, et lorsqu’il pose la question d’où vient la différence de traitement, on lui répond que pour lui, devant sa devanture, il a été positionné des places de stationnement supplémentaires.
On n’en a pas fini avec l’absurdité du dispositif. Pour faire face à cette révolution urbanistique, le cabinet du maire se dit qu’il serait bien de positionner une aire de livraison, qui n’a jamais existé dans ce coin de cette dimension, en face de la devanture d’un centre esthétique (activité qui nécessite une certaine visibilité et de la luminosité). Les propriétaires sont ulcérés et ne comprennent pas que pour « favoriser » en principe un commerce, on en défavorise un autre.
Seuls heureux peut-être dans l’histoire, les réparateurs de rétroviseurs qui se délectent par avance de la casse évidente annoncée pour les voitures stationnées sur le quai, la voie de passage devenant très étroite, les camions venant de la rue du Grand Clos ne pouvant que très difficilement tourner, et les chauffeurs de bus ayant la goutte au front à chaque passage.
Chères Melunaises, chers Melunais, nous sommes encore ici devant un bel exemple d’inefficacité municipale, relayé par la presse dans le cadre d’un pathétique exercice de communication, visant à nous faire croire que les mesures adéquates sont prises pour administrer au mieux la ville et relancer l’activité après la crise que nous avons tous traversée. Au-delà du coût de cette opération grotesque, elle met en lumière la capacité de notre Maire sortant à prendre des mesures hors sol qui ne satisfont personne et provoquent pour finir la consternation unanime des riverains, des restaurateurs et des commerces.